Au Sénat, Daniel Gremillet veut bloquer l’accord UE-Mercosur
Le Sénat a adopté à une large majorité une résolution demandant à la France de saisir la justice européenne pour empêcher la ratification de l’accord UE-Mercosur. Daniel Gremillet, sénateur des Vosges, dénonce un risque majeur pour l’agriculture.
Un vote massif au Palais du Luxembourg
Mardi 16 décembre 2025, le Sénat a débattu en séance publique puis adopté, par 343 voix contre 1, une proposition de résolution européenne. Le texte demande au Gouvernement français de saisir la Cour de justice de l’Union européenne afin d’empêcher la ratification de l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur.
Daniel Gremillet, rapporteur, réaffirme son opposition
Rapporteur de la résolution au nom de la commission des affaires européennes du Sénat, le sénateur des Vosges Daniel Gremillet est intervenu lors de la discussion générale. Il a répété sa « très vive opposition » à l’accord, qu’il qualifie d’« accord d’ancienne génération » et qu’il accuse de « sacrifier une fois de plus notre agriculture ».
Agriculture, normes, pesticides : les critiques mises en avant
Daniel Gremillet insiste sur les écarts de réglementation entre l’Union européenne et les pays du Mercosur. Il cite l’usage massif de pesticides, des normes environnementales « quasi-inexistantes », une traçabilité jugée défaillante, le mépris du bien-être animal et des conditions de travail qu’il qualifie d’indignes. Il avance aussi un chiffre, 77 % des substances actives autorisées pour traiter le maïs au Brésil seraient interdites en France.
Selon lui, l’accord exposerait les agriculteurs à une « concurrence déloyale inacceptable » et poserait des inquiétudes en matière de santé publique et d’environnement. Il alerte sur les conséquences économiques, estimant qu’à terme, face à l’arrivée de produits plus compétitifs, une partie de l’agriculture pourrait être contrainte de « cesser purement et simplement de produire ».
Un enjeu de souveraineté alimentaire, selon le sénateur des Vosges
En conclusion, Daniel Gremillet décrit un « tournant majeur » pour l’agriculture, qu’il compare à celui connu par l’industrie « il y a trente ans ». Il évoque la dépendance créée par la mondialisation industrielle et interroge l’objectif d’autonomie stratégique, en posant la question suivante : « voulons-nous vraiment faire du Mercosur la ferme de l’Europe ? ».
Une résolution transmise au Gouvernement et à l’Assemblée nationale
La résolution adoptée par le Sénat doit désormais être transmise au Gouvernement et à l’Assemblée nationale.
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