Route des Crêtes : la réaction de l'association SOS Massif des Vosges
L’association SOS Massif des Vosges réagit à son tour sur la volonté de la Région Grand Est de supprimer les voitures sur la route des crêtes avec ce communiqué de presse :
« Zéro voiture sur les crêtes » Pourquoi pas, mais comment et à quelle échéance ?
Thibaud Philipps, le Vice-président du Conseil Régional du Grand Est en charge du transport vient de déclarer par voie de presse qu’il souhaitait atteindre l’objectif « zéro voiture sur les crêtes. »
Cette déclaration a eu pour effet une levée de bouclier du ban et de l’arrière ban d’élus locaux, farouches partisans du « tout bagnole » que compte le département des Vosges. A la tête de ce remue-ménage, François Vannson Président du Conseil Départemental des Vosges.
Un groupe d’élus donc, qui n’ont pas manqué d’exprimer à l’aide d’arguments fallacieux et de mauvaise foi le peu d’intérêt qu’ils portent à la préservation de la biodiversité, et de la quiétude du massif. Ces élus n’en sont pas à leur galop d’essai et ne manquent que rarement une occasion de se faire les chantres du déferlement des engins motorisés à deux, trois ou quatre roues sur les routes et les chemins. La maire de La Bresse n’écrivait-elle pas dans le journal de la commune que les Vosges était un « beau terrain de jeu pour petits et grands », justifiant et encourageant ainsi les pratiques destructrices des sols forestiers par les vététistes tout terrain, de la biodiversité des hautes chaumes, par les piétinements massifs et répétés des manifestations toujours plus nombreuses organisées sur les hauteurs, justifiant et encourageant les multiples manifestations motorisées, rallyes de vitesse, rassemblements de deux roues, courses de motos enduro dans les forêts etc. Toutes manifestations dont chacun peut apprécier le caractère particulièrement respectueux de la biodiversité, de la quiétude, du climat, de la planète et des riverains !!!
Nous retrouvons sans surprise au milieu de cette fine équipe, Jérôme Mathieu, Conseiller Départemental et Président de la chambre d’agriculture des Vosges, toujours en pointe dès qu’il s’agit de soutenir l’insoutenable, comme l’industrialisation de l’agriculture de montagne qui transforme à grande vitesse les hautes chaumes en pelouses standardisées et uniformes, d’où toute diversité a été minutieusement bannie. Mais également, jamais en reste pour promotionner le tourisme de loisirs avec son cortège d’aménagements artificiels et de parkings et soutenir, toute honte bue, que la fermeture de la route des crêtes ou de certaines de ses parties serait une atteinte au droit des handicapés et des personnes à mobilité réduite à accéder aux beautés du paysage, alors que chacune de nos proposition de fermeture est toujours accompagnée de mesures permettant l’accès de tous, valides et handicapés aux différents sites.
La déclaration, pour le moins réjouissante et inattendue, du Vice-Président de la Région, démontre que les idées et les propositions que nous défendons depuis longtemps avancent, ne sont plus considérées comme utopiques et irréalisables et sont de nature à répondre aux enjeux du présent. Quiconque a randonné dans les vrombissements de moteurs estivaux n'aura aucune difficulté à reconnaître que ce site naturel est en train d'être transformé en parc d'attraction hors-sol, au détriment de l'environnement et de l'expérience de la nature.
Devant ce constat aujourd’hui largement partagé, même par ceux qui persistent à considérer qu’il ne faut rien changer, le seul horizon désirable et réaliste vers lequel nous devons cheminer ensemble est celui que vient de réaffirmer le vice Président de la Région Thibaud Philipps, zéro voiture sur les Crêtes Comment et à quelle échéance concrétiser cette perspective, quels sont les voies et moyens pour y arriver ? Ce sont les questions auxquelles nous travaillons depuis longtemps avec tous nos partenaires, experts, associations et pour y répondre, le temps des conférences, tables rondes à répétition qui n’ont pour résultat que de tourner en rond est révolu. Il n’est plus d’autre voie que de mettre en œuvre sans délais les propositions très concrètes de court terme ci-dessous.
A cette condition, notre association se déclare prête à contribuer ensuite à une réflexion collective sur les suites à donner et appelle à une véritable prise en compte de l’enjeu par tous les élus.
Nos propositions
A très court terme :
- Fermeture aux moteurs de la partie nord de la Route des crêtes, entre le col de La Schlucht et le col du Calvaire
- Fermeture aux moteurs de la route reliant le pied du Hohneck au sommet et re-naturation du parking sommital
- Limitation de la vitesse à 40 Km/h sur la Route des crêtes et l’ensemble des routes sommitales restées ouvertes(Champ du feu, Donon, etc.)
- Limitation de la vitesse à 60 Km/h sur les accès aux cols
- Aucune nouvelle construction de parkings
- Diminution de 50 % des places de parking existantes
- Modification des profils routiers là ou c’est possible sur les parties de routes sommitales restant
- ouvertes à la circulation, (routes partagées avec priorités aux cyclistes, bas-côté fermés au
- stationnement ...)
- Renforcement du dispositif de la navette des Crêtes (cadencement, période d’activité, dessertes...)
- Sur l’ensemble des routes fermées aux moteurs, mise en place de dispositifs de transport collectif
- avec accès handicapés sur le modèle de la navette des Crêtes
- Arrêt des campagnes de promotions institutionnelles et des équipements de loisirs.
- Intensification des contrôles de vitesse et installation de radars de bruit.
A moyen terme
- Extension des fermetures aux moteurs entre le Markstein et le Grand Ballon
- Fermeture aux moteurs de la route entre le col de Steige et la Rothlach
A plus long terme
- Fermeture aux moteurs de la partie sud de la Route des Crêtes entre le col de la Schlucht et le Markstein
- Fermeture aux moteurs de la route entre le col de la charbonnière et la Rothlach
- Réalisation de l’objectif zéro voiture sur les Crêtes.
- Les mesures de court terme peuvent être mises en application très rapidement sans conséquences exagérées et marqueront une véritable volonté de changement, tout en incitant à s’engager sur la voie d’un règlement de cet ensemble de problèmes auxquels est confronté le massif et dont la circulation sur les routes n’est qu’un des aspects. Elles seront un signal fort et ne manqueront pas d’indiquer aux citoyens que l’on s’engage enfin sur une voie concrète de résolution du problème. Elles n’impacteront pas les budgets des collectivités, « le pognon de dingue » investi dans la communication et la promotion couvrant largement les coûts
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