Niveau d’eau bas de la nappe des Muschelkalk (ouest) : trois à cinq mois d’avance selon le collectif Eau 88
En raison des “graves désordres hydriques qui existent dans notre département tant dans la montagne (baisse de la pluviométrie et de l'enseignement) que dans la plaine des Vosges (Sud-Ouest) pris en tenaille entre les phénomènes climatiques et les surexploitations industrielles en premier lieu desquelles Nestlé Waters”, plusieurs associations de protection de l’environnement (ASVPP, Oiseaux nature et Vosges Nature Environnement) ainsi que l’association de consommateurs UFC Que choisir ont fait part ce mardi à la préfète des Vosges Valérie Michel-Moreaux de leurs inquiétudes en ce qui concerne la ressource en eau.
Inquiétudes qui font également suite “au renouvellement par [son] prédecesseur Yves Séguy des autorisations de prélèvements de la multinationale dans les nappes souterraines les plus superficielles pour dix années sans clause expresse de revoyure”.
“Un constat inquiétant de la recharge des nappes en ce début d’année est fait dans toutes les régions et la nôtre n’y échappe pas. Même si des précipitations importantes avaient lieu en début de printemps, une part peu significative permettrait d’alimenter les nappes. La situation est à ce point préoccupante qu’il est envisagé des restrictions d’usage dès le mois de mars dans plusieurs régions.
Nous avons pris note des dates de réunion des comités ressources en eau concernant notre département : le 8 mars pour l’axe Saône, le 28 avril pour l’ensemble de notre département. L’été dernier nous avions sollicité en vain votre prédécesseur, pour, conformément à la demande la première ministre, réunir la Commission locale de l’eau (CLE), particulièrement concernée par la problématique de l’ouest vosgien.
Réunion demandée au plus vite du comité ressource en eau
L’examen de la situation de la nappe des Muschelkalk (ouest vosgien) à travers la chronique piézométrique du piézomètre de Haréville fait apparaître une baisse rapide (moins un mètre en quinze jours) de la nappe (gîte B), et un niveau inquiétant, par comparaison avec les dernières années.
Nous en sommes au niveau du 10 mai 2022, 28 mai 2021, 10 mai 2020, fin avril 2017, mi-août 2016, mi-juin 2015, mi-mai 2014… ce qui représente trois à cinq mois d’avance !
Afin d’anticiper les conséquences prévisibles d’une raréfaction de la pluviométrie à envisager malheureusement pour cette année à nouveau, nous avons donc l’honneur de solliciter de votre bienveillance, une réunion de la CLE dans les meilleurs délais, en prélude à la réunion du comité ressource en eau 88 que nous souhaiterions voir programmer au plus vite également”.
Par ailleurs, et en vertu des art. L124-1, L124-2, L124-4 du code de l’environnement, ces associations ont demandé à la représentante de l’Etat de leur communique les documents suivants : le bilan 2022 des activités Nestlé Waters dans les trois gîtes (A – B et C), le suivi des nappes tel qu’évoqué dans l’observation déposée par Nestlé Waters à l’enquête publique qui vient de se terminer, ainsi que les (propres) études mentionnées; et le suivi piézométrique de la nappe des trois dernières années, réalisé en continu par Nestlé Waters au niveau de chacun de ses forages.
Ludovic Bisilliat
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