Hausse de l'insécurité dans les Vosges : le bilan 2022 dévoilé

La Préfecture des Vosges vient de publier son bilan de sécurité 2022. Globalement dans les Vosges, on constate une hausse de la délinquance, des violences physiques et de l'accidentologie notamment.

La quasi-totalité des marqueurs de la délinquance est en hausse en 2022 dans les Vosges, conformément à la tendance nationale. Les atteintes aux biens, tout d'abord, ont augmenté de 11% par rapport à 2021, avec 6 268 faits constatés. Un chiffre qui reste toutefois en deça de ceux relevés avant le confinement de 2020 (7 734 en 2019).

Les vols de véhicules ont en revanche connu une forte hausse dans notre département : + 32% en un an (contre + 13% seulement au niveau national) !

Les atteintes à l'intégrité physique poursuivent également leur courbe en hausse depuis 5 ans : + 36,7% depuis 2019. "Ces violences dont 77 % des victimes sont des femmes représentent 38 % de l’ensemble des violences." précise la Préfecture des Vosges dans le bilan.

Cette hausse pourrait notamment s'expliquer par la mise en place du Grenelle des violences conjugales (mis en place en 2019) qui incite à signaler davantage tous types d'agressions au sein du foyer.

Nouveau plan départemental de prévention de la délinquance

Ce plan, qui se déroulera jusqu'en à 2026 est une déclinaison locale du dispositif national. Il s'articule autour de 4 axes prioritaires (cf. communiqué) : 

• La prévention de la délinquance des plus jeunes avant l’âge de 12 ans. L’objectif est de réinvestir la prévention primaire en mobilisant les familles, en développant des actions de sensibilisation et d’éducation sur des nouvelles formes de délinquance comme la cyberdélinquance, l’éducation aux médias et la citoyenneté.

• La protection des personnes vulnérables : les personnes âgées, les personnes en situation de handicap, les femmes victimes de violences, les mineurs.

• Une implication plus forte de la population et de la société civile dans la production de la tranquillité publique. La population sera davantage associée et consultée.

• Une gouvernance rénovée par une adaptation à chaque territoire et une coordination entre les différents acteurs : préfets, autorité judiciaire, maire et présidents d’intercommunalités.

Des priorités reprises dans le plan départemental qui est "le fruit d’un travail collaboratif mené au travers des groupes de travail constitués avec l’ensemble des acteurs du conseil départemental de prévention de la délinquance."

La Préfecture dévoile ses axes de travail

- Miser sur le continuum de sécurité avec la mise en place de partenariats : le préfet et les maires se mobiliseront aux côtés des forces intérieures pour le bon maintien de l'ordre (trois contrats de sécurité concrétisent déjà ce partenariat dans les villes d'Épinal, Saint-Dié et Neufchâteau)

- Faire de la Prévention de la délinquance et de la radicalisation en utilisant des crédits du fonds interministériel dédié (FIPDR) :  240 030€ ont ainsi été alloués aux projets vosgiens pour l'année 2022

- Faire un focus sur la lutte contre les violences intra-familiales et la prise en charge des victimes. Dans les Vosges de nombreuses actions ont été menées dans le cadre du Grenelle :

• La création de la Maison de protection des familles, une nouvelle unité pour mieux lutter contre les violences intrafamiliales : Unité créée le 1er août 2022 et composée de 5 militaires de la gendarmerie des Vosges, spécialisés dans le traitement des atteintes aux personnes, la Maison de protection des familles a pour mission d’appuyer les brigades territoriales dans la lutte contre les violences intrafamiliales tout particulièrement dans la prise en charge de l’enfant mineur victime. Elle peut également conduire des enquêtes judiciaires sur des faits de violences conjugales et réaliser des actions de sensibilisation à destination de tous les publics.

• L’ Unité d’Accueil Pédiatrique Enfants en Danger (UAPED), ouverte depuis le 1er février 2022 au CHED d’Épinal, a permis pour l’année 2022, 119 auditions, 71 expertises médicales et 99 expertises psychologiques réalisées.

• Le Centre de proximité Médico judiciaire d’Urgence (CMJU), ouvert depuis le 1er novembre 2021 au CHED d’Épinal, a reçu 103 victimes de violences conjugales sur 739 victimes au total.
• 7 bracelets anti-rapprochements (BAR) sont déployés. Le nombre de BAR a doublé entre 2021 et 2022.

• 20 téléphones grave danger (TGD) depuis octobre 2022, dont 5 mutualisés au niveau de la cour d’appel. Le nombre de TGD a été doublé en un an. 41 femmes ont été bénéficiaires du dispositif TGD en 2022, 6 pour les BAR pour un total de 499 entretiens.

• 8 sessions de formation et sensibilisation par le CIDFF (centre d’information sur les droits des femmes et des familles) , à destination de policiers municipaux, d’élèves d’IFSI/IFAS et de travailleurs sociaux (185 personnes formées).

• Dépôt de plainte simplifié proposé dans les Services d’urgence des 3 hôpitaux du département (Epinal-Remiremont/St Dié/Neufchâteau) depuis janvier 2021.

• 48 places d’hébergement d’urgence dédiées aux femmes victimes de violence.

• 3 postes d’intervenantes sociales en commissariat (1) et gendarmerie (2) 11

- Se pencher sur la sécurité routière : car si le nombre d'accidents reste à peu près stable depuis 5 ans (2020 exclus), 25 personnes sont tout de même décédées sur les routes vosgiennes en 2022 et 215 ont été blessées. L'objectif de la Préfecture est alors de durcir les mesures de répression en durcissant le barème des suspensions des permis de conduire et en déployant la procédure d’immobilisation et de mise en fourrière.

Crédit photo : Préfecture des Vosges

Anaïs Gall (avec le communiqué)