Biodiversité : sa prise en compte dans tout aménagement actée par les SCoT
Lutte contre l’artificialisation des sols, changement climatique, gestion des risques, réindustrialisation et souveraineté alimentaire… selon la Fédération nationale des SCoT (Schéma de cohérence territoriale), la France vit aujourd’hui une “véritable révolution dans l’aménagement de son territoire.
La semaine dernière, lors du Salon des maires et des collectivités locales, un nouveau partenariat pour favoriser l’intégration de la biodiversité dans la planification territoriale a été signé entre Michel Heinrich, président de la Fédération nationale des SCoT (et dans les Vosges président de la communauté d’agglomération d’Epinal et président du SCoT des Vosges centrales), et Pierre Dubreuil, le directeur général de l’Office français de la biodiversité (OFB).
Lla Fédération nationale des SCoT est convaincue que la réponse à ces enjeux passe notamment par une meilleure prise en compte de la biodiversité dans la planification territoriale. Une conviction partagée par l’Office français de la biodiversité qui a proposé, en collaboration avec le Centre national de la fonction publique territoriale, un cycle de webinaires en juin dernier.
« Pour mener à bien cette ‘‘révolution’’, il faudra compter sur la mobilisation de tous les acteurs - État, Régions, Départements et bloc local, ainsi que les aménageurs - qui devront redoubler d’imagination », assure Michel Heinrich, président de la Fédération des SCoT.
Lors du Salon des maires, la Fédération des SCoT a présenté une étude intitulée “S’engager dans de nouveaux modèles d’aménagement : choisir pour ne pas subir !”. Publication à laquelle l’OFB a contribué et qui a vocation à aider les élus et leurs techniciens à identifier les questions à se poser et à définir un cadre de réflexion notamment sur la définition des besoins, la création de valeurs, les conditions d’une densité appropriée par les habitants, la qualité du dialogue local ou le rôle des espaces non bâtis comme épicentre des transitions.
Faire des espaces naturels l’un des piliers des SCoT
Selon Michel Heinrich, « les espaces naturels sont autant d’opportunités de développement, d’attractivité et de préservation du territoire que le bâti. Il faut arrêter d’appréhender ces espaces comme des contraintes supplémentaires, mais plutôt parvenir à les intégrer dans des projets stratégiques de territoires ».
La Fédération des SCoT s’attachera d’ailleurs à essaimer les bonnes pratiques en termes d’intégration de la biodiversité dans les SCoT grâce à une publication spécifique en 2023 que l’OFB diffusera dans ses centres de ressources.
Le Salon des maires a aussi permis à Pierre Dubreuil de rappeler l’importance d’un dialogue étroit entre collectivités et gestionnaires d’aires protégées. Il insiste également sur l’avancée que constitue la loi Climat et résilience pour la consolidation de la Trame verte et bleue, qui s’articule pleinement avec la mise en œuvre de l’objectif zéro artificialisation nette.
Multifonctionnalité des sols
Beaucoup de travaux sur les sols concernent les espaces agricoles alors qu’avec la zéro artificialisation nette, l’enjeu est aussi d’inclure cette question dans l’enveloppe urbaine. La définition d’un gradient de naturalité du tissu urbain, en croisant par exemple plusieurs critères (indice de perméabilité, taux d’occupation par le végétal, diversification des strates végétales) pourrait permettre de renforcer la place accordée aux sols vivants dans la planification territoriale. Pour cela, la Fédération nationale des SCoT s’inspirera de la démarche initiée par la Métropole de Tours pour créer en 2023 la méthodologie d’un atlas des sols déclinable sur l’ensemble des territoires de SCoT. Selon Pierre Dubreuil, « mobiliser les acteurs pour qu’ils protègent les sols vivants et les restaurent, c’est contribuer à rendre tangible le fait d’habiter et de produire sans détruire les écosystèmes et sans altérer les services vitaux qu’ils rendent ».
Ludovic Bisilliat (avec communiqué, photo OFB)
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